
Nous sommes en pleine Biélorussie pendant la seconde guerre mondiale. Le pays est sous occupation allemande. Dehors la résistance s'organise et un groupe de chemineaux (quatre hommes) décide de saboter une voie de chemin de fer. Un des hommes refuse de participer. Les trois autres hommes sont pendus, lui est épargné et renvoyé chez lui. C'est la pire infamie qu'il pouvait lui arriver parce qu'il est considéré par tous comme un traitre alors qu'il est innocent. Peu de temps après la résistance (deux hommes) vient l'arrêter chez lui afin de le fusiller. Un de ces deux résistants est d'ailleurs un de ses amis d'enfance.
Le film qui aurait pu s'appeler l'idiot, la brute et le truand revisite en quelque sorte le suspense triangulaire. Dans le dossier de presse les trois personnages principaux ont pour surnom le saint, l'indécis et le criminel. Il y a chez cet homme innocent, Souchénia (Vladimir Svirskiy), une ressemblance frappante avec l'Idiot de Dostoïevski. Souchénia semble toujours accepter son sort avec un fatalisme et une douceur qu'on pourrait associer à de la bêtise, de l'innocence ou pour Loznista à une forme de sainteté.

Sergei Loznitsa, réalisateur ukrainien de documentaires, passé à la fiction en 2010 avec le film choc My Joy, directement sélectionné en compétition officielle à Cannes s'impose comme le cinéaste de la forme et de la matière, aussi radical et pessimiste soit-il sur la nature humaine, il faudra désormais compter avec lui même si son cinéma n'a pas grand-chose de moderne.
Détail intéressant à noter, le directeur de la photographie de Dans la brume, Oleg Mutu, est également celui d'un autre film en compétition, Au-delà des collines de Cristian Mungiu.
Date de sortie FR : 30-01-2013
Date de sortie BE : (date indisponible)

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